Haiku de Bashô

Au lieu d’une luciole

j’ai saisi des épines de ronces

quelle folie dans la nuit

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Gu ni Kuraku

Ibara wo Tsukamu

Hotaru Kana

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Traduction plus proche du texte originel :

Folle douleur

des épines de ronces j’ai saisi

la luciole, hélas !

Haiku calligraphié et offert par Pascal Krieger Sensei / Poème choisi par Sébastien Matthieu pour illustrer le thème du stage des Dahus 2024 à Grenoble : SHIN, l’esprit

Jacky ou l’Aventure des sceaux

Comment c’est arrivé ?

Tout a commencé avec le plaisir qu’a Jacky d’offrir les calligraphies qu’il réalise sur les thèmes des stages de notre groupe du Sud… Et c’est plus beau paraphé avec un sceau…ou deux, l’un en creux, l’autre en relief !

Au quotidien, Jacky, artisan de son métier, privilégie la réalisation personnelle et n’hésite pas à repousser les limites du possible… De là à s’atteler très sérieusement à la gravure de nos sceaux personnels afin d’en signer nos Tempyo, il n’y avait qu’un pas, vite sauté ! La suite vient naturellement…

Lorsque notre association niçoise, « Gi Yô Shin Dôjô » a soufflé sa deuxième bougie au cours d’une assemblée générale festive et gastronomique, il a annoncé que la facture des sceaux de calligraphie, c’était son affaire, ce qui a immédiatement soulevé l’intérêt légitime du bureau et des adhérents. Il était plébiscité pour confectionner le sceau de notre Dôjô !

Comment ça s’est passé ?

Ce fut le début d’une réflexion au cœur du sujet. Gi Yô Shin Dôjô, « La technique enrichit le cœur et l’esprit », comporte pas moins de cinq Kanji à caser, harmonieusement s’il vous plaît, dans un carré de 3cm/3.

Généralement, c’est le style sigillaire, le Tensho, qui est privilégié pour les sceaux. Jacky l’a choisi pour notre Dôjô et il commence sa recherche dans des dictionnaires de styles japonais. Une fois ses idéogrammes 
préférés sélectionnés, il les trace et les retrace, les  « met en forme » dans leur espace minimaliste. C’est une gestation !… 

Ensuite, il y a la pierre, la stéatite ou pierre à savon, tendre, qu’il est nécessaire de bien choisir dans un bloc assez compact ne risquant pas de se fendre pendant le travail. Puis, viennent la découpe à la scie à ruban et le ponçage avec des toiles de plus en plus fines jusqu’à obtenir la douceur de la soie. La taille du sceau sera adaptée au contenu.

La pierre sera calée dans un étau à sceaux lui même inséré dans un socle en bois.

C’est à ce stade qu’intervient le transfert du modèle à l’envers sur la pierre au feutre très fin et doux. Chaussé de ses lunettes de bijoutier, Jacky commence à évider la matière tout autour du sujet puisqu’il a choisi de réaliser le sceau en relief, option la plus délicate. Qu’à cela ne tienne, même pas peur, c’est une gageure ! 

Il utilise des gravelets très fins pour entailler la matière avec patience, endurance et détermination…

Entre temps, il y aura des échanges avec les membres du bureau, histoire de partager, d’être en phase, comme on le fait pour tous nos projets associatifs, c’est notre façon d’aller de l’avant en coopération.

Après plusieurs « brouillons », la miniature voit le jour, correspondant enfin aux exigences de son pointilleux créateur. Il la regarde, la tourne et la retourne … histoire de continuer encore un peu l’aventure et de proposer un bel objet qu’on a plaisir à tenir, il décide de l’insérer dans un logement en bois qui en facilitera le maniement, muni d’un petit couvercle protecteur. Deux essences de notre jardin seront choisies pour cette touche finale, le prunier et le noyer, l’un clair et l’autre plus sombre.

Heureux comme si c’était un cadeau pour lui, Jacky a pu enfin offrir le sceau à notre Dôjô. Il l’a remis avec joie à son président, Jean-Claude, qui, ému, a lentement effeuillé les différents emballages protecteurs de ce symbole, Gi Yô Shin Dôjô, porteur des valeurs qui nous sont chères.

Jacky, lui, a repris son gravelet pour réaliser, en style Sosho (une fois n’est pas coutume), le sceau d’Ishi Ka Dôjô. Actuellement, il s’attelle à un nouveau challenge avec un sceau dont une moitié sera en creux et l’autre en relief !

Affaire à suivre ! 

Marie Ponsot

Shodô, initiation à la calligraphie Japonaise

Animé par Marie Ponsot – Gymnase ESL Rémilly
Le 12/09/2021, 15h/18h

Thème : Senri no Gyô Sokka ni Hajimaru

(Même un voyage de mille lieux commence sous tes pieds)

Organisation et renseignement : 
Corine MASSON PAYEUR Tél 06 81 38 25 94

L’atelier d’initiation au Shodô ou calligraphie japonaise fut intergénérationnel : petits et grands, très appliqués, ont découvert quelques fondamentaux dont le tracé des traits de base, cheville ouvrière de la discipline. 

Ensuite, les participants se sont plongés dans le syllabaire japonais des Katakana pour découvrir les prénoms du groupe donnés au hasard et les remettre à leurs destinataires. Ils s’entraîneront à les écrire pour signer leur calligraphie à la fin de la séance. 

Le moment était arrivé de se lancer au cœur du thème «Même un voyage de mille lieues commence sous tes pas ». Chacun a pris place pour l’aventure , debout, devant le Kanji géant qu’il tracerait ensuite. Un exercice d’expression corporelle et respiratoire de tracévirtuel a commencé, destiné à favoriser l’observation et la mémorisation … en mouvement 

A ce stade les Shodôka ont abondamment fait couler l’encre pour leur premiers « pas » dans le tracé de leur Kanji, un voyage dont les paysages et le parcours se façonnaient au fil de leur expérience. Les pinceaux ont tracé moultes routes, chemins et sentiers dont la photo de groupe offre un petit aperçu au lecteur.